A962 Belgica

Le Belgica teste les techniques de pêche favorable à l’environnement

Ce lundi 05 novembre, il est environ 12h00 lorsque le Belgica double les môles de Zeebrugge en route pour une nouvelle campagne de pêche. En regard des conditions météo, le Commandant et le Chef scientifique ont décidé, de concert, de prendre la direction de la côte anglaise pour protéger le navire du fort coup de vent annoncé pour les jours suivants: force 7 à 8, direction W - NW. Choisir une zone de travail proche de l'embouchure de la Tamise permet de profiter d'une relative protection pour les vents de l'Ouest, l'Angleterre faisant en quelque sorte barrage aux effets du vent, en particulier de la houle qui peut gêner le travail sur le pont et surtout le rendre périlleux. Après une traversée quelque peu agitée, arrivé sur zone, c'est sans trop de difficultés que les filets sont mis à l'eau et que la mission proprement dite peut débuter, confirmant la sagesse de la décision de travailler dans cette région de la Manche.
Cette mission, au profit de l'Institut pour la pêche d'Ostende, a pour but de tester une nouvelle configuration de filets de pêche, beaucoup plus sélective dans la manière de piéger les poissons, et par conséquent moins destructrice pour le milieu marin. Inlassablement, de très tôt le matin à tard dans la soirée, le navire tracte ses filets, la routine étant uniquement interrompue par la rentrée et la remise à l'eau du chalut expérimental. Dès que le poisson est hissé à bord, l'équipe scientifique pèse et évalue les différentes sortes d'animaux marins qui se sont fait piéger pour mesurer l'efficacité de la sélectivité de ce filet inédit. L'espoir est qu'un jour ce genre de filet soit utilisé par la plupart des acteurs de la pêche, ce qui donnerait certainement un répit à notre faune marine qui en a bien besoin, lui laissant plus de chance de se régénérer.

C'est pourquoi ce filet présente plusieurs avantages: il est bon marché, simple à utiliser, facile à adapter au départ d'un filet existant et peut être réglé de différentes manières en fonction de l'environnement, de la pêche recherchée... Comment fonctionne-t-il ? En fait, un filet classique est une nasse dans laquelle les poissons sont irrémédiablement entraînés et piégés. Dans le cas de ce système particulier, un tunnel resserre le milieu du filet le rendant plus étroit (voir fig). Lorsque le poisson est entraîné vers le fond du chalut, au moment du passage par ce tunnel, les mailles y sont calculées de telle sorte que les poissons plus petits et le 'benthos' (nom scientifique désignant le reste de la faune marine autre que le poisson tels que crabes, étoiles de mer, crevettes...) puissent s'en échapper par les côtés. Le Belgica traîne deux filets en parallèle en même temps: un classique et celui à tester. Cela permet d'avoir des conditions de travail parfaitement identique et donc de pouvoir faire une comparaison objective des résultats obtenus avec l'un et avec l'autre.

Le jeudi 08 novembre, les prévisions météo en mer du Nord se dégradent de plus en plus: un sévère coup de vent force 10 à 11 est annoncé pour le vendredi matin, alors que le Belgica doit relâcher dans le port de Scheveningen pour le week-end. Les autorités portuaires néerlandaises déconseillent vivement l'approche de Scheveningen qui peut s'avérer périlleuse par une tempête N/NW telle qu'annoncée. Décision est donc prise de faire escale à Harwich (en Angleterre) pour se mettre à l'abri, le temps que cette violente tempête balaie la région. C'est vers 15h30 que le navire prend le cap vers ce port Anglais après une dernière pêche. Profitant de cette escale, le repas de Corps est organisé le vendredi soir, et comme le veut la tradition, un toast est porté au Roi, en présence de l'équipe scientifique à laquelle nous expliquons la signification de cette tradition, bien que quelques 'anciens' aient déjà assisté à cette cérémonie. Le toast est suivit d'un délicieux repas très convivial que nous prenons tous ensemble, civils et militaires dans la cafétéria du navire.

Samedi, c'est la mission scientifique qui reprend le dessus : départ à midi (pour cause de marée) et pêche devant la côte. En effet, il n'est pas encore question de retraverser en direction de la Belgique car les prévisions météo ne sont guère encourageantes. Le dimanche après-midi, jour dominical ou pas, le travail continue, la routine étant juste interrompue par un exercice incendie, entraînement indispensable pour que l'équipage puisse assurer la sécurité du navire quelques soient les circonstances. C'est finalement la nuit de lundi à mardi que le navire prend le cap vers la Belgique. Mais avant de rentrer à Zeebruges, une dernière pêche est encore organisée le long du Oostdijkbank au large de Nieuwpoort et un exercice d'hélitreuillage a lieu avec une Alouette de la Marine. A 15h00, les passes de Zeebruges sont franchies et l'équipage se prépare pour un long week-end plus que mérité.

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Caractéristiques

En plus de l'UGMM, différentes universités du pays, certains ministères et instituts fédéraux et régionaux concernés par la surveillance de la qualité de l'eau de mer et par les recherches océanographiques utilisent le navire. Ceci concerne toutes les activités et études en rapport avec le fonctionnement de l'écosystème marin, que ce soit la géologie, la géophysique, ainsi que tout ce qui concerne les activités de la pêche.
Vu l'internationalisation des programmes de recherche et de surveillance, de nombreux scientifiques étrangers embarquent régulièrement à bord.
L'infrastructure du navire offre la possibilité d'effectuer des travaux dans les domaines suivants:

Océanographie physique et hydrodynamique.
Océanographie chimique et biologique.
Géologie et géophysique.
Etude des fonds marins.
Recherche en matière de pêcherie.

Général

Déplacement: 1200 tonnes
Tirant d'eau: 4,60 m
Capacité eau potable: 100 m3

Equipage

15 militaires
15 scientifiques civils

Réservoir

165 m3

Largeur

10,00 m

Longueur

51,12 m

Charge utile

Le Belgica possède 5 laboratoires:

Laboratoire de tri et d'analyse du poisson.
Laboratoire de microbiologie, équipé de 2 incubateurs, d'un autoclave, d'un four.
Laboratoire de chimie, équipé d'une chaîne automatique d'analyse de sels nutritifs.
Laboratoire de biologie.
Un laboratoire général pour le tri des échantillons.

Tous les plans de travail des laboratoires ainsi que les tables de la passerelle sont équipés de deux rails permettant aux différentes équipes scientifiques d'y fixer leurs appareils et instruments spécifiques à la mission à effectuer. Ce qui permet d'affirmer que le BELGICA est vraiment un navire de recherche polyvalent.
Le BELGICA est équipé d'un système automatique de traitement de données (ODAS - Oceanographic Data Acquisition System). Ce système traite et enregistre les informations de navigation, conditions météo et océanographiques. Ces informations peuvent être présentées graphiquement ou être directement mises sur cartes.

Vitesse

12 noeuds

Alimentation

- Deux alternateurs entraînés par moteur diesel délivrant chacun 275 KW - 325 KVA, 440 V, 60 Hz
- Un alternateur portuaire entraîné par moteur diesel de 100 KW - 125 KVA, 440 V, 60 Hz
- Un convertisseur statique de 220V - 15 KVA, 50 Hz

Propulsion

- Un moteur diesel ABC de 1150 KW (1570 ch) assure la propulsion principale.
- Un moteur électrique de 82 KW assure la propulsion auxiliaire (silencieuse)
- Une hélice d'étrave et une hélice de poupe de chacune 150 KW entraînées hydrauliquement pour les déplacements latéraux.
- L'hélice principale est à pas variable et est placée dans une tuyère.

Ville marraine

Le navire océanographique A962 BELGICA a été lancé le 05 juillet 1984, au chantier naval de Boel à Temse, et a été baptisé par S.A.R la Reine Fabiola
Le A962 Belgica est unique dans son genre et la ville de Temse en assure le parrainage.

Historique

La Belgique met à profit les ressources, au sens le plus large, que lui offre la mer : pêche, transports, exploitation de sable et de graviers, tourisme... Pour ce faire, la gestion et la préservation de la mer du Nord se réalisent grâce à une coopération étroite entre les pays riverains. La Belgique est engagée par des conventions internationales qui impliquent des programmes de surveillance et de contrôle. Pour gérer et protéger ces ressources, le projet de modèle mathématique de la mer du Nord vit le jour. Pour que le modèle puisse fonctionner au profit de tous les organismes concernés par le fait maritime, et le cas échéant pour la prise de décisions, le gouvernement créa un nouveau service public: l'UGMM, l'Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord et de l'estuaire de l'Escaut.

C'est fou ce qu'on peut trouver en mer !

A962 Belgica Bigaut10